Le nu masculin dans la photographie
Pour tous ceux qui n'ont pas pu se rendre à cette exposition, je reprends ici les quatre triptyques présentés, issus des séries "Accordage" et "Diffusion".
Comme je le développais déjà dans mon propos précédent, une exposition entièrement dédiée au nu masculin en photographie représente, selon moi, une excellente et une mauvaise nouvelle. Excellente nouvelle parce qu'enfin s'ouvre au public l'accès à cette forme d'art trop souvent reléguée à des espaces clos et confinés, spécialités encore échangées sous le manteau, comme par le passé depuis des temps immémoriaux. Mauvaise nouvelle parce qu'elle ne s'inscrit toujours pas dans le cadre d'une vision globale de l'art en photographie. Le corps nu photographié, au-delà de la beauté, de l'esthétisme et des émois qu'il suscite, est surtout le véhicule intemporel de notre impermanence et de notre finitude, porteur des traces de vie et des stigmates du temps, il révèle la fragilité et l'humanité en chacun de nous. Il nous éveille et nous renvoie à nos fantasmes, à nos angoisses, ainsi qu'à nos propres perceptions du beau. Le corps masculin en particulier a souvent été représenté selon des postures culturelles stéréotypées et il me semble que le moment est venu d'en révéler aussi sa beauté pure et surtout toute sa fragilité.
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